Un tiers des hôpitaux publics sont même surendettés.

( AFP / DELPHINE MAYEUR )
Près des deux tiers (65%) des hôpitaux publics présentaient un déficit en 2022,selon la Drees, le service statistique des ministères sociaux, qui souligne des comptes "très fortement dégradés", dans un "une proportion inédite depuis 2005".
Au total, la perte cumulée des hôpitaux publics a atteint 1,3 milliard d'euros en 2022, un niveau plus de deux fois supérieur à celui observé les années précédentes (415 millions en 2021, 91 millions en 2020, 565 millions en 2019). La part des établissements surendettés (33,6%) "repart légèrement à la hausse sans pour autant retrouver son niveau d'avant crise" sanitaire (41,5% en 2019), note aussi la Drees.
En revanche, "la situation financière des cliniques privées reste favorable en 2022", avec un bénéfice net cumulé de 627 millions d'euros. Ce résultat net "se maintient aux niveaux précédemment observés et représente, pour la deuxième année consécutive, 3,4% des recettes, soit plus du double de son niveau" d'avant la crise sanitaire (1,6%), note la Drees. Les recettes des cliniques privées ont été "particulièrement dynamiques" en 2022 (+7,1%) et en 2021 (+12%), alors qu'elles progressaient plus faiblement sur les années antérieures (+1,7% en moyenne entre 2014 et 2020).
Bilan mitigée pour le privé
La Drees note toutefois que "des disparités persistent" entre les cliniques privées. La proportion de cliniques privées en déficit a augmenté, à 24% en 2022 contre 21% en 2021. Et la proportion de cliniques surendettées a atteint 18% en 2022, "un niveau inégalé depuis 2016".
La question du financement des hôpitaux a été au cœur d' une âpre querelle entre établissements publics et privés cette année. Après un arbitrage gouvernemental fixant à 4,3% la revalorisation des tarifs hospitaliers pour le public en 2024, contre 0,3% pour le privé, les cliniques privées avaient appelé à un mouvement de grève le 3 juin qui promettait d'être très suivi.
Mais la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) avait annoncé la suspension du mouvement une semaine avant, après avoir obtenu des financements supplémentaires et un engagement du gouvernement à respecter à l'avenir "un principe d'équité de traitement" entre hospitalisation privée et publique.
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